Dans ce nouvel article, j’ai choisi de vous décrire et d’interpréter une parabole importante que le philosophe grec Platon nous livre dans son ouvrage La République, à savoir « l’allégorie de la caverne ».
Au livre VII, dont plutôt à la fin, de son ouvrage La République, Platon nous propose de nous figurer une image. L’image d’une scène où des prisonniers sont enchaînés à l'intérieur d'une caverne depuis leur naissance. Le seul spectacle qu’ils aient est le mur qui leur fait face. Y sont projetées les ombres de personnages qu’ils ne voient pas. Par conséquent, ils n’ont aucune connaissance du monde réel et d’eux-mêmes.
Or, un jour, l'un des prisonniers est libéré et découvre la lumière du soleil à l'extérieur. Ébloui et surpris, il comprend que tout ce qu'il a connu jusqu'alors n'était qu'illusion. Il passe à un autre plan de la connaissance. Décidant de retourner dans la caverne pour partager cette connaissance, il prend son courage à deux mains pour raconter son aventure à ses semblables et ce qu’il sait de la réalité. Car il sait que ses camarades de la caverne risquent de ne pas le croire…
Alors, que nous enseigne cette allégorie de Platon ? Eh bien vous l’allez voir chers auditeurs, cette allégorie illustre plusieurs idées philosophiques essentielles dans la philosophie platonicienne.
- la distinction entre le monde sensible et le monde intelligible : il y a ce que l’on peut voir, sentir, gouter, toucher, etc… et le monde des idées
- la quête du Bien absolu : il y a derrière les apparences une ou plusieurs réalités que ne résume pas le monde sensible
- l’importance de l’instruction, de l’éducation et de l’éveil : l’expérience vécue par ceux qui étudiant et ceux qui n’étudient pas ne se situe pas sur le même plan. L’éducation offre de meilleurs expériences de la vie en valeur et en nature
- l'utilisation de la dialectique pour accéder à la vérité : pour convaincre, les paraboles, les discours, les échanges sont fondamentaux. Platon ne rejette pas en bloc les opinions d’autrtui, mais il en use pour confronter les différentes idées afin d’éloigner ses interlocuteurs de l’opinion – ou doxa – pour les guider vers le véritable savoir.
Au fond, quand nous nous risquons à philosopher, nous remettons en cause l’expérience permise par nos sens pour rechercher la vérité ou ce qui s’en approche. Il y a donc un lien entre liberté et vérité. Cette allégorie de la caverne démontre qu’il faut un certain courage pour désobéir, et oser remettre en cause le récit de l’autorité.
C’est de ce lien-là, chers lecteurs, que vient le fait que l’homme qui aspire à la liberté est le même que celui qui désire la vérité.
Retrouvez l'interview de Karim Bouhassoun "Interview avec Karim Bouhassoun : Conseiller de la présidente de région Bourgogne Franche-Comté : Marie-Guite Dufay." sur le site l'école InfoCom Besançon
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